Agaric jaunissant

Agaricus xanthodermus

Agaricus xanthodermus
Description de cette image, également commentée ci-après
Agaric jaunissant
Classification GBIF
Règne Fungi
Embranchement Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Ordre Agaricales
Famille Agaricaceae
Genre Agaricus

Espèce

Agaricus xanthodermus
Genev., 1876

Agaricus xanthodermus, l'Agaric jaunissant, est une espèce toxique de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Agaricus dans la famille des Agaricaceae. Caractérisé par son pied bulbeux, son anneau ample et le jaunissement de sa chair, c'est l'espèce entrainant le plus grand nombre d'intoxications chaque année pour cause de confusion avec d'autres espèces comestibles[1], notamment avec le Rosé des près. Même si le jaunissement semble être un bon critère pour reconnaitre cette espèce, il est parfois peu évident ou alors absent selon les conditions. Il est important de mémoriser les autres caractères morphologiques de cette espèce.

Taxonomie

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Agaricus xanthodermus Genev.[2].

Synonymes

Agaric jaunissant avec ses lames roses, son ample anneau et son pied bulbeux.

Agaricus xanthodermus a pour synonymes[2] :

  • Agaricus meleagris var. grisea (A.Pearson) Wasser
  • Agaricus pearsonianus Contu & Curreli
  • Agaricus placomyces var. griseus (A.Pearson) M.M.Moser
  • Agaricus pseudocretaceus Bon
  • Agaricus xanthodermus var. xanthodermus
  • Fungus xanthodermus (Genev.) Kuntze
  • Pratella cretacea var. flavescens (Richon & Roze) Quél.
  • Pratella xanthoderma (Genev.) Gillet
  • Psalliota flavescens var. xanthoderma (Genev.) Costantin & L.M.Dufour
  • Psalliota flavescens Richon & Roze
  • Psalliota grisea (A.Pearson) Essette
  • Psalliota xanthoderma (Genev.) Richon & Roze

Phylogénie

Cette espèce a été décrite pour la première fois sous le nom d'Agaricus xanthodermus en 1876 par Léon Gaston Genevier, dans une lettre publiée dans le bulletin de la Société botanique de France.

Étymologie

L'épithète spécifique xanthodermus est dérivé des mots grecs anciens signifiant "jaune" et "peau", auxquels on a ajouté un adjectif latin.

Noms vulgaires et vernaculaires

Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : Psalliote jaunissante[3], Agaric jaunissant[3], Psalliote à peau jaune[3], Agaric à peau jaune[3], Agaric (psalliote) jaunissant[3].

Description

C'est un champignon qui présente un pied et un chapeau. Le pied est central. Sous le chapeau, l'hyménophore est constitué de lames libres, serrées et inégales, c'est-à-dire qu'il y a des lamelles qui sont plus courtes.

Son chapeau mesure 6 à 15 cm, globuleux cuboïde puis tronc-conique et enfin étalé, blanc, couvert de fines squamules tendant à brunir et se tachant typiquement de jaune chrome au frottement ; les meurtrissures virent ensuite au bistre.

L'hyménophore est fait de lames serrées, inégales, écartées du pied, d'abord roses puis brun-noirâtre par la sporée.

Son stipe mesure 8 à 15 cm, bulbeux à la base, élancé et souvent courbé, blanc, jaunissant également au frottement, notamment à la base. Il est orné d'un anneau large, persistant, blanc, floconneux sur sa face inférieure.

La chair est blanche, jaunissant sous la cuticule et jaune dans le bulbe basal. Son odeur est d'iode, d'encre ou de phénol, voire d'amande amère, jamais anisée. À la cuisson, la désagréable odeur de phénol se renforce. Sa saveur est douce.

  • Principaux caractères distinctifs
  • Chapeau cuboïde jeune...
    Chapeau cuboïde jeune...
  • ...puis étalé tronconique.
    ...puis étalé tronconique.
  • Lames d'abord roses puis brunes.
    Lames d'abord roses puis brunes.
  • Anneau étendu
    Anneau étendu
  • Bout du pied en bulbe.
    Bout du pied en bulbe.
  • Jaunissement de la chair au toucher/grattage.
    Jaunissement de la chair au toucher/grattage.

Caractéristiques microscopiques

Ses spores mesurent 4,5 à 6,5 µm × 3,5 à 5,5 µm. Elles sont elliptiques[4].

Galerie

Variétés et formes

  • Agaricus xanthodermus var. griseus a le chapeau de couleur grise.
  • Agaricus xanthodermus var. lepiotoides, dont le chapeau squameux est de couleur brun-gris[5].

Habitat et distribution

L'Agaric jaunissant est assez commun de juillet à novembre, il vient parfois en troupes nombreuses, voire en ronds de sorcières dans les bois clairs et surtout les lisières, les prés, les parcs et les jardins.

Cette espèce se rencontre dans les îles Britanniques, en Europe continentale et en Amérique du Nord[6].

Toxicité

Il s'agit d'un champignon non seulement mauvais au goût (et risquant de gâcher tout un plat) mais aussi toxique, provoquant des vomissements ou des troubles gastro-intestinaux. En 2022, l'ANSES a placé cette espèce en tête de liste du nombre d'intoxications par consommation de champignons[1].

Confusions possibles

L'Agaric jaunissant ressemble à beaucoup d'Agarics, surtout pour un œil inexpérimenté dans ce genre. Le genre Agaricus est très compliqué, bien plus que ce que la majorité des personnes ne croient, présentant presque une centaine d'espèces en France, beaucoup se ressemblant énormément.

  • Le Rosé des prés (Agaricus campestris) à l'anneau discret et au pied en fuseau.
    Le Rosé des près (Agaricus campestris), comestible, est l'espèce la plus confondue avec l'Agaric jaunissant, qui partage son habitat. C'est la confusion entrainant le plus grand nombre d'intoxications chaque année pour cause d'une mauvaise idée préconçue quant à la facilité d'identification du Rosé des prés. Le jaunissement n'est pas le seul critère à prendre en compte pour les différencier, car celui-ci peut parfois être diminué ou même absent selon les conditions pour l'Agaric jaunissant, il en va de même pour l'odeur. Un autre critère important est l'anneau étendu pour l'Agaric jaunissant alors que le Rosé des prés a un anneau très peu étendu, fugace, presque absent. Il est aussi très important de noter la forme du bout du pied (d'où l'importance de récolter un spécimen en entier pour l'identifier), le pied de l'Agaric jaunissant finit en bulbe, alors que celui du Rosé finit obligatoirement en forme de fuseau. On peut aussi noter un pied généralement plus long, haut sur pied, et un chapeau tronconique pour l'Agaric jaunissant, notamment visible à l'état jeune lorsque le chapeau est encore fermé, il possède alors une forme cuboïde. Un détail favorisant la confusion entre ces deux espèces est la couleur des lames, certains cueilleurs pensant que seul le Rosé possède des lames roses, alors que l'Agaric jaunissant possède lui aussi des lames de cette couleur.
  • Le Faux Agaric des prés (Agaricus pseudopratensis) au chapeau blanc sale méchuleux, à l'anneau pulpeux bistre crénelé, faiblement jaunissant, dans les prairies et les forêts, odeur légerement phénolique, sur sols sablonneux. Toxique.
  • Le Petit Agaric jaunissant (Agaricus xanthodermulus) est un sosie plus petit de l'Agaric jaunissant, au chapeau diffracté, gerçuré radialement de brun grisâtre, moins jaunissant. Toxique.

Voir aussi

Bibliographie

  • Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  • Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
  • Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
  • Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.

Articles connexes

Liens externes

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  • (en) Référence BioLib : Agaricus xanthodermus Genev. (consulté le )
  • (en) Référence Catalogue of Life : Agaricus xanthodermus Genev. (consulté le )
  • (fr + en) Référence EOL : Agaricus xanthodermus Genev. 1876 (consulté le )
  • (fr + en) Référence GBIF : Agaricus xanthodermus Genev. (consulté le )
  • (fr) Référence INPN : Agaricus xanthodermus Genev., 1876 (TAXREF) (consulté le )
  • (en) Référence NCBI : Agaricus xanthodermus (taxons inclus) (consulté le )
  • (en) Référence Taxonomicon : Agaricus xanthodermus Genev. (1876) (consulté le )

Notes et références

  1. a et b ANSES, « Intoxications accidentelles par des champignons en France métropolitaine - Rapport d’étude de toxicovigilance »
  2. a et b GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 19 juin 2024
  3. a b c d et e MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 19 juin 2024
  4. Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  5. « MycoDB : Fiche de Agaricus xanthodermus », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  6. Agaricus xanthodermus sur site first-nature.com (en)
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