Années 500 av. J.-C.

Chronologies
Données clés
-509 -508 -507 -506 -505
-504 -503 -502 -501 -500
Décennies :
-530 -520 -510  -500  -490 -480 -470
Siècles :
-VIIIe -VIIe  -VIe  -Ve -IVe
Millénaires :
-IIIe -IIe  -Ier  Ier IIe
Calendriers

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Les années 500 av. J.-C. couvrent les années de 509 av. J.-C. à 500 av. J.-C.

Événements

  • 510−477 av. J.-C. : règne d’Itoku, quatrième empereur légendaire du Japon[1].
  • 510 av. J.-C. : Athènes sollicite l’alliance perse, mais les envoyés qui avaient accepté de donner « la terre et l’eau » au satrape Artapherne sont désavoués à leur retour[2].
Suicide de Lucrèce, 1534.
  • 509/508 av. J.-C. : à Rome, la royauté est renversée et la république établie (Libera respublica)[3],[4].
    • Descente des montagnards sabelliques vers les régions littorales[5] : les Samnites déferlent vers l’Apulie, les Lucaniens vers le golfe de Tarente, les Iapyges vers le Bruttium et les Sabins vers le Latium. La révolte romaine de 509 av. J.-C. doit s’interpréter dans la perspective de cette invasion sabine, jointe à une révolte des Latins contre les Étrusques où Rome semble n’avoir joué qu’un rôle secondaire.
    • Proclamation de la république par Junius Brutus, Publicola et Collatin : Tarquin le Superbe assiège Ardée, la capitale des Rutules, à 30 km de Rome. À Rome, Lucrèce, la femme de Lucius Tarquinius Collatinus, déshonorée par Sextus, fils de Tarquin le Superbe se suicide. Brutus porte à Rome le corps de Lucrèce et appelle à la vengeance le Sénat et le peuple. Un sénatus-consulte frappe Tarquin de déchéance et prononce contre lui et les siens une sentence d’exil. Brutus soulève l’armée et Tarquin doit s’enfuir en Étrurie[5]. Le patriarcat (gens), débarrassé du souverain étrusque, s’empare progressivement du pouvoir[4]. Jusqu’en 450 av. J.-C., le populus se différencie progressivement entre une minorité de gentes privilégiés et le reste de la population qu’elle opprime. Pour permettre aux plébéiens aisés de participer aux affaires aux côtés du patriarcat, une assemblée, fondée sur le principe de la fortune, les comices centuriates, est créée. Elle reçoit des attributions électorales (élection des consuls au Champ de Mars), législatives (elle vote les lois, ratifiées par le Sénat, et décide souverainement de la paix et de la guerre) et judiciaire (loi Valeria sur la provocation : les comices reçoivent l’appel des condamnés à mort et prononcent en dernier ressort).
    • Selon Polybe, Rome reconnaît par traité la domination maritime de Carthage[5].
    •  : inauguration du temple de Jupiter Capitolin à Rome[5]. Il est décoré d'un quadrige en terre cuite fabriqués par des artistes de Véies commandé par Tarquin le Superbe[6].

Réformes de Clisthène à Athènes : isonomie, restauration des lois de Solon (démocratie). Institution de dix tribus au lieu de quatre. La Boulê devient un conseil démocratique de cinq cents membres, composé de 50 conseillers par tribu, tirés au sort parmi les candidats des dèmes (mandats d’un an et deux mandats maximum par citoyen). L’autorité suprême est dans les mains de l’Ecclésia. L’ostracisme (bannissement de 10 ans) permet de lutter contre la tyrannie. Le Conseil de l’Aréopage garde son caractère aristocratique, puisqu’il est constitué des anciens archontes désignés par élection jusqu’en 487 av. J.-C. et que ses membres sont nommés à vie.

La création de nouvelles tribus permet l’intégration de nouveaux citoyens, métèques ou affranchis. La réforme réussit à plus long terme à unifier l’Attique (2500 km²). En effet, chaque tribu est composée de trois trittyes issues des trois parties de l’Attique : la ville (astu), la côte (paralie) et l’intérieur (mésogée). Une centaine de dèmes, qui désignaient déjà les communautés villageoises, sont institutionnalisés. Ils constituent la cellule de base de la cité, avec une assemblée et des magistrats (le démotique permet de désigner le citoyen, à la place du patronyme).

À l’issue du processus de réforme, la ville d’Athènes compte 30 000 citoyens sur une population totale d’environ 100 000 habitants[7]. Le statut du métèque apparaît pendant la première partie du Ve siècle av. J.-C. et Athènes deviens la première cité où l’étranger n’est plus un paria sans droits juridiques[8].
  • 508-507 av. J.-C. :
    • Clisthène, fils de Mégaclès de la famille des Alcméonides, et petit-fils de Clisthène, tyran de Sicyone, est élu archonte. Peu après le roi de Sparte, Cléomène Ier, s’empare d’Athènes avec l'aide d’Isagoras et du parti oligarchique et vraisemblablement avec l’appui des anciens partisans des Pisistratides. Isagoras fait exiler Clisthène et 700 familles qui lui étaient liées et tente d’imposer l’oligarchie restreinte des 300. Un peu plus tard (fin de l'année 508 ou début 507 av. J.-C.) un soulèvement populaire chasse les Spartiates, met à mort Isagoras et ses partisans, et ramène Clisthène au pouvoir. Il entreprend alors les réformes qui entraînent la création de la démocratie à Athènes[9].
    • à Rome, les deux fils de Brutus, adolescents, entrent dans le complot ourdi par les Tarquins pour renverser le gouvernement républicain. Leur père les fait arrêter, condamner à mort et assiste à leur supplice[4].
Le pont Sublicius, par Luigi Canina.

Notes et références

  1. (en) James Murdoch, A History of Japan, vol. 3, Psychology Press, , 848 p. (ISBN 978-0-415-15417-8, présentation en ligne)
  2. Thierry Petit, Satrapes et satrapies dans l'empire achéménide de Cyrus le Grand à Xerxès Ier, Librairie Droz, , 316 p. (ISBN 978-2-251-66254-1, présentation en ligne)
  3. Michel Humm, La République romaine et son empire : De 509 av. à 31 av. J.-C., Armand Colin, , 320 p. (ISBN 978-2-200-62224-4, présentation en ligne)
  4. a b c d e f g h i j et k (en) John Drinkwater et Timothy Venning, Chronology of the Roman Empire, Londres, Continuum International Publishing Group, , 850 p. (ISBN 978-1-4411-5478-1, BNF 43848321, présentation en ligne)
  5. a b c d et e Jean-Pierre Martin, Alain Chauvot et Mireille Cébeillac-Gervasoni, Histoire romaine, Armand Colin, , 480 p. (ISBN 978-2-200-29103-7, présentation en ligne), p. 290
  6. Albert Grenier, Le Génie romain dans la religion, la pensée et l'art, Albin Michel, , 512 p. (ISBN 978-2-226-29698-6, présentation en ligne)
  7. Jacques Dufresne, La démocratie athénienne : miroir de la nôtre, La Bibliothèque de L'Agora, , 102 p. (ISBN 978-2-9800789-2-7, présentation en ligne)
  8. Saber Mansouri, Athènes vue par ses métèques : Ve-IVe av. J.-C., Tallandier, 192 p. (ISBN 979-10-210-0100-8, présentation en ligne)
  9. Paul Cloché, « La Boulé d'Athènes en 508/509 av. J. C. », Revue des Études Grecques, vol. 37, no 169,‎ , p. 1-26 (présentation en ligne)
  10. Tite-Live, présenté par Didier Hallépée, Histoire de Rome, vol. 1, Les écrivains de Fondcombe, , 682 p. (ISBN 978-1-5084-3647-8, présentation en ligne)
  11. a et b Georgius Gemistus Pletho, Histoire grecque, Genève, É. Carée, (présentation en ligne)
  12. Edmond Lévy, La Grèce au Ve siècle. De Clisthène à Socrate, Points, 323 p. (ISBN 978-2-7578-4495-3, présentation en ligne)
  13. Pierre Drapeaud, Chine : Chronologie simplifiée. Des origines à 1949, Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-11450-7, BNF 45388086, présentation en ligne)
  14. Edmond Lévy, Sparte. Histoire politique et sociale jusqu'à la conquête romaine : Histoire politique et sociale jusqu'à la conquête romaine, Le Seuil, 371 p. (ISBN 978-2-02-123661-3, présentation en ligne)
  15. (en) Fred Eugene Ray, Land Battles in 5th Century B.C. Greece : A History and Analysis of 173 Engagements, McFarland, , 315 p. (ISBN 978-0-7864-3534-0, présentation en ligne)
  16. Marguerite Garrido-Hory, Routes et marchés d'esclaves : 26e colloque du GIREA, Besançon, 27-29 septembre 2001, Presses Univ. Franche-Comté, , 370 p. (ISBN 978-2-84627-081-6, présentation en ligne)
  17. François Clément et Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, des chroniques et autres anciens monumens, avant l'ère chrétienne..., Moreau, (présentation en ligne)
  18. Carte de l'éclipse lunaire du 19 au 20 novembre 502 av. J.-C.
  19. Pierre Chavot, Les religions, Hachette, , 250 p. (ISBN 978-2-01-230156-6, présentation en ligne)
  20. Claude Mossé, Histoire d'une démocratie : Athènes : Des origines à la conquête macédonienne, Points, 160 p. (ISBN 978-2-7578-4562-2, présentation en ligne)
  21. Gilbert Charles Picard, Colette Charles Picard, Vie et mort de Carthage, Hachette, (présentation en ligne)
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