Marcionisme

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L'apôtre Jean et Marcion de Sinope, peinture sur vélin, XIe siècle, Pierpont Morgan Library.

Le marcionisme est un courant de pensée théologique dans l'Église primitive, et une croyance dualiste issue du gnosticisme suivant laquelle l’évangile du Christ est un évangile de pur Amour, ce qui n'est pas le cas de la Loi ancienne de Moïse et du peuple d’Israël. En conséquence, l’Ancien Testament est rejeté. Le Dieu créateur présent dans l’Ancien Testament n’a rien à voir avec le Dieu d’amour du Nouveau Testament. Croyance professée et propagée à Rome par Marcion de Sinope au IIe siècle de l’ère chrétienne, elle fut déclarée hérétique par l’Église en 144, et Marcion fut excommunié.

Histoire et doctrine

Marcion de Sinope, chrétien originaire d’Asie mineure (le Pont), arrive à Rome vers 140 où il se joint à la communauté chrétienne. Il développe et professe cependant des vues théologiques contraires à la foi chrétienne. Considérant que Jésus de Nazareth est le Sauveur envoyé par Dieu, et saint Paul son principal apôtre, il estime que la Loi d’amour du Nouveau Testament exclut l’esprit de la Loi qui domine l’Ancien Testament. L’ensemble des livres de l’Ancien Testament est rejeté. À ses dires, cette antinomie totale entre Loi et Grâce ne fut pleinement comprise que par saint Paul.

D’après Marcion, le Dieu hébreu de l’Ancien Testament — Dieu de la Loi — est un « Dieu différent », séparé et secondaire par rapport au Dieu de miséricorde et d’amour du Nouveau Testament. Cette croyance est proche du mouvement gnostique chrétien, fortement dualiste dans sa conception des écritures : d'un côté un Dieu supérieur, spirituel et bon et de l’autre un Dieu inférieur, matériel et mauvais.

Le marcionisme est condamné comme hérésie par l’Église et Marcion excommunié par le presbyterium romain présidé par l'évêque Anicet en 144. Il meurt en 160. Cependant, de ferventes communautés chrétiennes marcionites survécurent jusqu’à la fin du IIIe siècle. Elles sont progressivement absorbées par le mouvement manichéen.

Influence à l'époque contemporaine

Au XXe siècle, la figure de Marcion est récupérée par les idéologues nazis qui apprécient son antijudaïsme. Ainsi pour Alfred Rosenberg[1] :

« En 150, le Grec Marcion défend l'idée nordique d'un ordre du monde reposant sur une tension organique et des hiérarchies, en opposition avec la représentation sémitique d'une puissance divine arbitraire et de son despotisme sans limite. Pour cette raison il rejette aussi le « livre de la loi » d'une telle « divinité », c'est-à-dire l'ancien testament hébreu. ».

Selon Béatrice de Varine, la doctrine de Marcion a laissé des traces dans les mentalités jusqu'à nos jours[2].

Notes et références

  1. Alfred Rosenberg, Le Mythe du vingtième siècle, p. 71
  2. Béatrice de Varine, Juifs et chrétiens, repères pour dix-neuf siècles d'histoire, Desclée de Brouwer

Annexes

Article connexe

Bibliographie

  • I, II, & III John: A Commentary, Westminster John Knox, Louisville, Ky. 2008
  • Pierre Gisel, « Antijudaïsme dans le christianisme. Une récurrence inavouée de marcionisme : qu'en penser et qu'en faire ? », in Danielle Cohen-Levinas et Antoine Guggenheim (dir.), L'Antijudaïsme à l'épreuve de la philosophie et de la théologie, Seuil, 2016 (ISBN 978-2-02-129548-1), p. 191-208
  • Judith Lieu, Marcion and the Making of a Heretic : God and Scripture in the Second Century. Cambridge University Press, 2015 (ISBN 978-1-108-43404-1)
  • Judith Lieu, Marcion and the Corruption of Paul’s Gospel, Zeitschrift für Antikes Christentum / Journal of Ancient Christianity
  • (en) Andrew Brian McGowan, « Marcion's Love of Creation », Journal of Early Christian Studies, vol. 9, no 3,‎ , p. 295-311 (DOI 10.1353/earl.2001.0045).
  • (en) Benjamin Pollock, « On the Road to Marcionism: Franz Rosenzweig's Early Theology », Jewish Quaterly Review, vol. 102, no 2,‎ (DOI 10.1353/jqr.2012.0020).
  • (en) Martin Rist, « Pseudepigraphic Refutations of Marcionism », The Journal of Religion, vol. 22, no 1,‎ , p. 39-62 (DOI 10.1086/482828).
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