Osmazôme

« Osmazôme » est le nom donné par le chimiste Louis Jacques Thénard à des extraits de viande dans l'alcool, composés de créatine, créatinine, acide lactique, inosine, etc.[1]

Carte publicitaire du début du XXe siècle de la compagnie Liebig, productrice d'extraits de viande.

Ce mélange mal défini fut popularisé par le gastronome Brillat-Savarin qui en fit — de façon toute littéraire et pas scientifique — le principe sapide des viandes[2]. L'idée fut diffusée notamment par Justus von Liebig[3], ou encore par Alexandre Dumas[4].

En réalité, le goût des viandes résulte de la présence de nombreux composés, sapides, odorants, à action trigéminale, et ne découle certainement pas d'un principe unique caractéristique des bouillons de viande, idée fausse dont l'avatar actuel est la saveur umami[5].

Citation littéraire : « En un mot, le poème en prose représentait, pour des Esseintes, le suc concret, l’osmazôme de la littérature, l’huile essentielle de l’art. ». - J.-K. Huysmans À rebours

Bibliographie

  • Hervé This, Mon histoire de cuisine, Belin, Paris, 2014 (ISBN 9782701163574).

Notes et références

  1. Nouveau Larousse illustré - Dictionnaire universel encyclopédique, tome 6, p.562.
  2. Hervé This, La physiologie du goût, Paris, Flammarion, (ISBN 978-2-0814-1648-2), Préface
  3. Hervé This, « Justus von Liebig et les extraits de viande », Science des aliments,‎ , p. 577-587 (10.3166/sda.23.577-587)
  4. Vincent Noce. Un curieux appétit. Libération, 20 juillet 2002. Lire en ligne
  5. Unami, la saveur du son. France inter, 31 juillet 2021. Écouter en ligne

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Gran Enciclopèdia Catalana
  • Osmazôme sur le lexique de Radio France
  • Physiologie du goût ; en ligne sur Gallica.p42 et suivantes de l'édition de 1848
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